Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Avec les mots, on ne se méfie jamais assez.

Ca fait un bail!

Je vois que mon dernier article date un peu désormais! Que voulez-vous, entre le boulot et la flemme, ce blog se meurt petit à petit...
Mais bon, depuis l'ultime billet concernant le livre sur le débarquement, n'allez pas croire que je me suis résolu à ne plus ouvrir de livre, loin de là! Mes yeux, mon cerveau et mon esprit ont besoin de se nourrir continuellement de récits, de romans, d'enquêtes...
Puisque ma saison savoyarde se termine et l'envie de faire revivre est réapparue, voici une petite synthèse de ce que j'ai pu lire durant ces quatre mois sous la neige et le froid...
En premier lieu, "Danseur" de Colum McCann (Ed Belfond), le roman sur la vie d'un danseur russe Rudik (en réalité Rudolf Noureïev), où le pouvoir magistral de narration de l'auteur réussit à nous faire voyager dans cette existence folle pourrie de sexe, d'excès.... Un livre agréable à lire, du McCann des grands jours.
Ensuite, "Des nouvelles de Cuba" (Ed Métaillé) qui rassemble 27 textes d'auteurs cubains. Un littérature dépaysante, des récits classés par ordre chronologique nous permettant de constater une certaine évolution dans l'écriture, dans la perception de l'environnement, qu'il soit politique ou social. Un recueil qui ne restera pas dans les annales mais qui a le mérite d'exister.
Puis vient "La femme de hasard" de Jonathan Coe (Ed Gallimard et Folio), premier roman de l'auteur qui décrit l'histoire sinistre de Maria, jeune fille de milieu modeste, pour qui la vie n'est qu'une succession d'accidents, de hasards... Un livre subtil sur la société, sur les institutions, sur l'affirmation du besoin de posséder les choses pour être heureux... Une écriture fine et ciselée, une lucidité extraordinaire qui font de ce premier roman, une magnifique oeuvre.
Arrive "Asiles de fous" de Régis Jauffret (Ed Gallimard et Folio), une banale histoire d'amour au premier abord mais qui tourne vite à la folie pure et simple. Une histoire qui devient démesurée au fil et à mesure des pages, le rôle des parents du petit ami qui varie après chaque chapitre, une femme totalement perdue mais émergeant lentement.... Un roman étrange, vif, décrivant sans retenue le couple, l'amour et la famille qui n'en ressortent pas indemnes. A noter que ce livre a reçu le Prix Fémina 2005 (le mérite t-il vraiment?).
Vient  "Un secret" de Philippe Grimbert (Ed Grasset et J'ai Lu), l'histoire d'une famille juive durant la seconde guerre mondiale à travers les yeux d'un petit garçon qui s'est inventé un frère. Tout part d'une invention comme beaucoup d'enfants en font, mais au fil des pages, l'énigme s'éclaire, l'indicible apparaît. Un roman puissant, court. Un hymne à la vie et un hommage à tous ces disparus, victimes de la barbarie humaine.
Et "En route vers l'île de Gabriola" de Malcolm Lowry (Ed Denoël et Folio), l'histoire d'Ethan et Jacqueline qui viennent de perdre leur maison sur la côte canadienne. Un roman vaste, difficile à la lecture. Le choix de l'exil est ici l'obsession des deux personnages. Le roman avance lentement avec des retours en arrière qui nous perdent, une multitude de personnages plus ou moins intéressants... L'ivresse et la folie des deux héros pimentent le voyage. Les remises en questions permanentes, les contretemps font de ce bouquin une histoire apre mais touchante finalement.
"Honte et dignité" de Dag Solstad (Ed Les Allusifs), l'histoire d'Elias Rukla, professeur de norvégien, la cinquantaine, qui tente de cultiver une jeunesse indifférente, méprisante et hostile. Un jour de novembre, après avoir eu une illumination, il perd totalement le contrôle. Ce roman, long monologue est d'une force narratrice extraordinaire. Etre un personnage secondaire de sa vie...Voici le message de ce bouquin. Etre un spectateur de sa propre existence... Un livre à dévorer, une histoire touchante...
Enfin "Contours du jour qui vient" de Léonora Miano (Ed Plon et Pocket), nous narre l'histoire de Musango, petite fille de neuf ans, rejetée par sa mère sous prétexte de porter malheur. Le roman se déroulant dans un pays imaginaire, victime d'une guerre civile, le Mboasu. A travers la fuite de la fillette, Miano nous montre le visage grimaçant d'une Afrique victime de la guerre et de l'ignorance. Un bouquin qui a reçu le Prix Goncourt des lycéens mais qui ne m'a pas laissé un grand souvenir. D'accord le thème est dur, la réalité difficile à lire et à imaginer, mais je n'y ai pas trouvé une force littéraire suffisante pour me toucher.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article