Il est certain que beaucoup d'auteurs, grâce à leurs situations professionelles, ont des facilités à publier des ouvrages, souvent plus ou moins réussis.
"
Baisers de cinéma"
d'Eric Fottorino (
Ed Gallimard) nous retrace la quête du narrateur,
Gilles Hector, avocat au barreau de Paris, qui, depuis la mort de son père, passe ses fins de journée dans un cinéma d'art et d'essai à visionner sans jamais se lasser le cinéma en noir et blanc de la génération
Nouvelle Vague. Car derrière les sourires figés de
Delphine Seyrig, Romy Schneider, Françoise Dorléac, Anouk Aimée, Anna Karina ou
Jean Seberg, Gilles pense saisir le mystère de son père, détecter une trace de sa mère. Son père, maitre lumière, a aimé beaucoup de femmes et laisser très peu d'indices à son fils quant à son origine maternelle. Puis durant ses recherches,
Gilles tombe amoureux de
Mayliss, jeune femme mariée et tous les deux vont vivre une relation passionnante mais épuisante...Enfin la fraîcheur de
Camille vient à brûle-point dans le trajet funeste de
Gilles.
Ce roman est bien construit, avec une écriture ciselée, la complexité des personnages donne une puissance littéraire au récit... On se laisse facilement transporter par le narrateur dans l'appartement de son père, avec ses centaines de photos d'actrices, ses images en noir et blanc que nous imaginons parfaitement. Une histoire qui parait toute simple au premier regard, mais
Fottorino réussit à nous emporter dans sa recherche sans nous perdre en route, avec humour, douceur et violence (la scène du taxi à la fin du livre...).
La quatrième de couverture résume parfaitement l'intrigue : "
Je ne sais rien de mes origines. Je suis né à Paris de mère inconnue et mon père photographiait les héroïnes. Peu avant sa mort, il me confia que je devais mon existence à un baiser de cinéma".
Un
Prix Médicis 2007 logique.